P
aris, écrivait Hemingway, est «
la ville la mieux faite pour
permettre à un écrivain d’écrire.
»
Qui, mieux que Jean Dufy, illustre
qu'elle est aussi la mieux faite pour permettre à un peintre de peindre ?
Monuments, places, ponts, portes, rues et avenues, jardins : Jean Dufy,
n'a cessé, tout au long de sa vie, de témoigner son attachement à la Ville
Lumière dont il explore, peint ou dessine les contours avec un égal
bonheur dans des œuvres que parfois seules distinguent l’heure de la
journée ou la saison.
Sa jeunesse passée au Havre ne semblait pas l'y prédestiner. Né en
1888,
septième d'une famille de onze enfants, Jean Dufy, dès 1905, est
placé par son père dans une maison d'importation de produits
d'outre-mer. Ses premières œuvres, fleurs, cirques, jardin familial,
marines, natures mortes, datent de cette époque. La première capitale que
découvre Jean Dufy est New York, bien avant Paris ; engagé en 1907
comme secrétaire sur le transatlantique « La Savoie » qui relie Le Havre à
la ville américaine, Jean Dufy fait en dix-huit mois une quinzaine d'allers
et retours. A l’issue de son service militaire (1909-1912), il s’installe à
Paris, dans le quartier artistique de Montmartre, où il rencontre Georges
Braque, André Derain, Max Jacob et Picasso. [….]
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Quarante années de peintures vouées aux deux rives de la Seine
nous ont laissé une impressionnante collection d'œuvres peintes à l'huile
ou aquarellées. Mieux qu'aucune autres elles nous semblaient susceptibles
d'accompagner le voyageur pour lui suggérer, poétiquement et à chaque
pas, l'universelle beauté de Paris. Nous lui souhaitons une bonne
promenade.
F
or Hemingway, Paris was the best city for allowing a
writer to write. Who better than Jean Dufy illustrates that it is also the
best city for allowing a painter to paint? Monuments, places, bridges,
doors, streets and avenues, gardens: right throughout his life Jean Dufy
endlessly demonstrated his attachment to the City of Light, whose
outlines he explored, painted, and drew with equal happiness in works
that are sometimes only distinguishable by the time of day or the
season.
His youth spent in Le Havre gave little indication of this
destiny. Jean Dufy was born in 1888, the seventh in a family of eleven
children. In 1905 his father got him a job in a company that imported
products from overseas. His first works – flowers, circuses, the family
garden, seascapes, still lifes – date from this period. e first capital that
Jean Dufy discovered, well before Paris, was New York. Hired in 1907
as a secretary on the transatlantic liner
La Savoie
sailing between Le
Havre and the American city, Jean Dufy made fifteen return trips in the
space of eighteen months. After he had finished his military service
(1909–1912),
he settled in Paris, in the artist’s quarter of Montmartre,
where he met Georges Braque, André Derain, Max Jacob and Picasso.
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Forty years of paintings devoted to the two banks of the Seine
have left us with an impressive collection of works in oils and
watercolors. To us they seem to be the ones best able to accompany the
traveler, to evoke for him poetically, on every step of his journey, the
universal beauty of Paris. We wish him a happy walk.
Jacques Bailly
Author of the catalogue raisonné of
the work of Jean Dufy