Le travail de l’écuyère à panneau est un grand classique du répertoire
équestre du
XIX
e
siècle. À l’origine, le costume vaporeux de l’écuyère, à
l’instar de celui des ballerines, comportait deux petites ailes de gaze
ornées d’ocelles peintes. En quelques mois, les écuyères de cirque ont
repris cette tenue classique pour développer leurs exercices sur le dos de
leur monture et adopter un peu plus tard une large selle plate de bois,
recouverte de cuir, créée par l’écuyer James Morton et popularisée à partir
de 1849 : le panneau. Un accessoire qui s’apparente à une scène en
réduction et renforce l’analogie entre l’écuyère et la ballerine. En 1832,
Marie Taglioni danse pour la première fois vêtue d’un tutu romantique
pour le ballet
La Sylphide
.
Très vite, les écuyères s’emparent de ce costume
léger et sensuel et reproduisent les pas les plus significatifs sur leur
panneau mouvant et instable. Le numéro de « La Sylphide et l’Écossais »
est une variation du ballet, prétexte à un véritable pas de deux à cheval.
Identifiés par leurs costumes, l’écuyère et son partenaire, reproduisent pour
un public d’initiés les poses classiques, évidemment compliquées par les
écarts toujours possibles du cheval…
The work of the panel rider is a classic of the nineteenth-century equestrian
repertoire. Originally the gauzy costume of the rider, like those of
ballerinas, had two small gauze wings decorated with a painted ocellus.
In a few months, the circus riders took this classic creation, and developed
the gestures made on the back of their horses and adopt a little later a
large flat wooden saddle covered with leather, created by the squire James
Morton that became popular after 1849: the panel. This accessory looks
like a miniature scene and strengthens the analogy between the rider and
the ballerina. In 1832, for the first time, Marie Taglioni danced the
romantic ballet
La Sylphide
wearing a tutu. Soon after that, the riders
adopted this light and sensual suit, and imitated the most significant
steps on their changing and unstable panel. The act “La Sylphide et
l’Écossais” is a variation of the ballet, the pretext for a real
pas-de-deux
on horseback. Identifiable by their costumes, the rider and her partner, for
a well-informed audience, reproduce the classic poses, made difficult of
course because the horse could always leap aside…
70
É
CUYÈRE
R
IDER